• Alphabet mobile

    Alphabet mobile

     

    Un des ateliers incoutournables dans la méthode de lecture que j'utilise : l'alphabet mobile. Cet atelier est également bien connu des enseignants de GS/CP : il s'agit d'un atelier d'encodage de mots. Chaque son appris grâce aux lettres rugueuses est présent dans l'alphabet mobile : ce qui signifie que si vous avez choisi de représenter le son "ai" dans vos lettres rugueuses, votre alphabet mobile devra comporter une case "ai".

    Une fois que l'enfant connait une bonne partie des lettres rugueuses (une vingtaine environ), vous pouvez commencer à l'aider à composer des mots en s'aidant de la phonologie.

     

    Où l'acheter, ou comment le fabriquer ?

    Il est possible d'acheter des alphabets mobiles tout faits dans le commerce : soit dans de grands enseignes de librairies, soit sur des sites spécialisés dans la pédagogie Montessori, soit sur les catalogues de mairie.

    Il existe différents ordres de prix... Et tous ne se valent pas en qualité. Il y a plusieurs contraintes auxquelles réfléchir quand on veut les acheter :

    • La solidité. Il faut savoir que beaucoup des alphabets mobiles abordables qui sont vendus dans le commerce sont destinés aux parents, pas sûr que tous résistent à un usage intensif en classe.
    • L'attache des lettres : il faut que les lettres s'attachent entre elles.
    • L'adéquation avec vos lettres rugueuses : il faut que les couleurs correspondent, et il faut que les digrammes soient présents (devoir combiner le "c" et le "h" pour faire "ch" est difficile dans un premier temps pour les élèves non lecteurs).
    • Enfin, il faut que les lettres soient nombreuses : s'il n'y a qu'une lettre de chaque, vous ne pourrez pas écrire le mot "bébé" par exemple.

    Face à toutes ces contraintes, j'ai décidé de le fabriquer moi-même.

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    Pour cela, j'ai réutilisé les mêmes modèles que ceux des lettres rugueuses mais imprimés en deux pages par feuille, et je les ai découpés dans des feuilles polypro bleues, rouges et vertes (achetées chez Cultura). Cela dit, il est tout à fait possible de les découper dans des pochettes, classeurs, couvertures de cahier...

    J'ai découpé en moyenne 9 modèles de chaque lettre / digramme, sauf exceptions (plus pour les voyelles, jusqu'à 15 pour les "e", et moins pour les consonnes rares, 6 pour le "k"). Je n'ai pas fait de "h" car je ne me sers de cet alphabet que pour la découverte de la lecture, j'en ai un autre pour l'orthographe, mais si vous souhaitez faire d'une pierre deux coups, représentez également le "h".

    J'ai ensuite rangé les lettres dans des cases d'une boite de rangement de vis.

     

    Comment l'utiliser ?

    Alphabet mobile

    On commence par demander à un enfant de choisir un mot. Parmi les mots que l'enfant nous propose, on écarte les mots compliqués phonétiquement, comme "arbre" par exemple, du moins dans un premier temps.

    Mettons que l'enfant choisit le mot "cheval". On demande à l'enfant de frapper les syllabes du mot "cheval". L'enfant n'a normalement aucun mal à répondre "che-val". A ce moment-là, on lui dit "On va commencer par écrire la syllabe "che" !".

    On dit lentement "chhhhhheeeeee. Qu'entends-tu au début de chhhhheeeee ?". L'enfant répondra "chhhhh", un son qu'il connait grâce aux lettres rugueuses. On lui dit alors "Tu peux me trouver la case avec le "ch" ?". L'enfant sort un ch, et le pose devant lui. On lui dit : "Là, on a écrit "ch". que nous manque-t-il pour faire "cheeeeeeeeeee ?" en insistant sur le E. L'enfant prend alors un "e", le pose à côté du "ch". L'adulte lit alors : "Bravo, là, tu as écris che. Maintenant, on va écrire val."

    Evidemment, l'enfant risque de se tromper au début. C'est normal, dans ma classe, cet exercice est souvent fait en GS. Il faut répéter l'exercice jusqu'à ce que vous sentiez que l'enfant est plus à l'aise !

     

    La question de l'orthographe

    Certains d'entre vous ont peut-être arrêté de lire depuis quelques paragraphes, trop perturbés par la photo de l'enfant qui a écrit "cado". Pour des yeux d'enseignants, voir des fautes d'orthographe de la sorte peut effectivement être dérangeant.

    Cependant, il faut garder à l'esprit que ces enfants-là ne sont pas lecteurs. Ici, il ne s'agit pas d'un exercice d'orthographe, mais un exercice permettant d'entrainer un enfant à la technique de la combinatoire. C'est en réalité la suite du travail de phonologie. J'ai donc fait le choix de choisir à ce stade de ne pas intervenir pour l'orthographe.

    Encore une fois, je ne prétends pas tout savoir et si vous n'êtes pas d'accord avec moi, ça se défend également ! Je pense simplement que l'exercice est déjà bien compliqué comme ça : segmenter un mot en syllabe, repérer et isoler le premier son, se souvenir de la façon dont on retranscrit ce son, le placer, recommencer avec tous les sons qui suivent. J'estime qu'à ce stade leur parler de l'orthographe ne servirait qu'à les décourager, quand ils en sont au stade de l'écriture inventée. Déjà, qu'un élève de GS non lecteur ait compris que "cado" codait phonétiquement le mot "cadeau" est un excellent travail.

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    Par contre, quand un enfant commence à entrer dans le décodage, on peut commencer à introduire les premières notions d'orthographe, voir imposer des dictées muettes de mots phonétiques uniquement à encoder, de façon à ce que les élèves ne commencent à fixer que des mots avec une orthographe correcte.

    Il s'agit donc simplement d'un atelier pour explorer librement l'écriture inventée comme un petit lapin.

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  • Commentaires

    1
    Bibinina
    Jeudi 28 Février 2019 à 14:53
    Bonjour et bravo pour ce travail! Mais dans quel genre de boîte rangés tu ce matériel ?
      • Dimanche 3 Mars 2019 à 19:25

        Bonjour, il s'agit d'une boîte pour ranger des vis !

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