• Lettres rugueuses

    Comment découvrir les sons quand on est libre et autonome comme un petit lapin ?

    Dans ma classe, pas de séances de découvertes des sons. Pour apprendre les sons, mes lapinous passent toujours par une même étape : les lettres rugueuses. Ici, ils apprennent en autonomie et à leur rythme les lettres (ou plutôt les sons des lettres), et on prépare à la fois le geste d'écriture des lettres cursives.

     

    Qu'est-ce que c'est, donc, des lettres rugueuses ?

    Ce sont des plaques de bois (ou de cartons) avec des lettres cursives tracées dans une texture rugueuse (papier de verre, sable et paillettes mélangée, toile de jute collée). La plaque est peinte dans une couleur correspondant à la catégorie de la lettre : dans ma classe, les voyelles sont rouges, les consonnes bleues, et les digrammes verts. J'ai également collé une gommette en haut à droite de chaque plaque pour que les petits sachent dans quel sens tenir la lettre.

    Lettres rugueuses

     

    Où les acheter, ou comment les fabriquer ?

    Il en existe de nombreux modèles dans le commerce, plus ou moins chers, plus ou moins qualitatifs aussi. Moi, pour être sûre que toutes les lettres correspondent à la façon dont je souhaite les écrire, je les ai faites moi même. J'ai utilisé ce document pour tracer les lettres au dos du papier de verre, j'ai ensuite sacrifié une vieille paire de ciseaux mourantes pour découper toutes les lettres. J'ai ensuite collé les lettres sur des planches peintes (planches que j'ai faites découper à Leroy-Merlin).

    J'ai donc 7 lettres rouges : a, e, i, o, u, y, é, è.

    20 lettres bleues : b, c, d, f, g, h, j, k, l, m, n, p, q, r, s, t, v, w, x, z.

    7 digrammes verts : oi, an, on, in, ou, ch, gn.

    Les choix se discutent. Certains de ne mettent pas le "è" mais le "ai" pour coder le son "è". Moi, je suis du sud de la France et ça ne me parle pas. Certains mettent le "y" en bleu ou le "w" en rouge, moi je ne préfère pas. Encore une fois, à vous de faire vos choix.

    Lettres rugueuses

     

    Comment ça s'utilise ?

    Simplement : les élèves tracent la lettre en prononçant le son. Pas le nom de la lettre : le son. On ne dit pas "effe", on dit "fffffffff". Pour les lettres courtes comme le b, on répète le son : "b-b-b-b-b". Pour les lettres pouvant coder plusieurs sons, pour l'instant, on n'en apprend qu'un.

    c = comme dans cadeau

    e = comme dans cheval

    g = comme dans gâteau 

    h = la lettre qui ne fait pas de bruit !

    s = comme dans sapin

    w = comme dans William

    y = comme dans Rayan

     

    Petit à petit, on peut également étendre son utilisation : jouer entre enfants, tracer dans la semoule, recopier dans son cahier... Les élèves en difficulté en lecture aiment beaucoup revenir dessus comme anti-sèche.

    Lettres rugueuses

    Lettres rugueuses

    C'est un média très intéressant pour travailler sur les sons de manière sobre, efficace et sensorielle pour nos petits ! Elles sont rarement posées dans la classe, surtout en début d'année lors de la "course à la lecture" des CP...

    Lettres rugueuses

    Lettres rugueuses

    Prêts à faire apprendre des sons à vos petits lapins ?

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  • Cartes de nomenclature

      

    Outil très connu des enseignants de maternelle, les cartes de nomenclature sont des ateliers à la fois très simples, très attirants et très polyvalents. Mes petits lapins les adorent, surtout parce que je prends soin de choisir de belles photos (le moins d'images possible, c'est important d'avoir plutôt une photo). Le fait que ce soit si simple fait qu'il s'agit d'ateliers autonomes faciles à mettre en place.

     

    Si en maternelle, elles sont utilisées pour travailler le vocabulaire, voire pour apprendre à un enfant à appairer des mots identiques, je les adore surtout pour travailler la lecture avec mes lecteurs débutants (CP voire GS). En effet, il s'agit d'un excellent moyen de travailler la lecture : l'enfant lit les mots sur les cartes mots, l'appairent à l'image grâce à la carte image et se corrige grâce à la carte image+mot.

     

    En cycle 2 et 3, elles peuvent être utilisées pour réviser du vocabulaire ou des leçons en autonomie : on peut imaginer des cartes avec une image de solide à apparier avec le nom du solide pour réviser la géométrie par exemple... Ou une série de cartes où l'image serait remplacée par une date et le mot par un événement.

     

    J'apprécie tout particulièrement les cartes de Fofy à l'école. J'ai complété avec quelques séries de cartes que je n'ai pas trouvé sur son blog :

     

     

    Je compléterai cet article au fur et à mesure avec plus de cartes pour petits lapins curieux...

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  • Ma salle de classe

     

    Aujourd'hui, on va faire un tour dans le terrier des petits lapins !

     

    J'ai aménagé ma classe selon les principes du flexible seating. Ici, je n'ai rien inventé, il existe de très nombreuses ressources sur le net ainsi que sur les réseaux sociaux. Le flexible seating semblait être une évidence au vue de ma philosophie : il permet aux élèves de se sentir bien, de se défouler si besoin, de changer de place au grès des activités (on ne s'installe pas de la même façon pour faire de l'écriture ou pour placer des flèches le long d'une chaîne de 1000 perles !) et de ses humeurs...

     

    Avec l'usage, je me rends compte que le flexible seating a un autre avantage : il agrandit la classe. En enlevant des bureaux et des chaises, en libérant un espace au milieu pour installer des tapis, n'importe quelle classe parait plus grande qu'elle n'en a l'air (déjà que la mienne est assez spacieuse à la base !). Libérer des bureaux, enlever le bureau de la maîtresse, c'est parfait pour respirer un grand coup !

     

    Ma salle de classe

     

    Ici on voit mon meuble d'activités pratiques, ainsi que le matériel d'entretien de la classe (très important pour rendre les élèves autonomes, d'autant plus que les miens rangent et nettoient rapidement la classe 2 fois par jour). Au dessus du meuble sont rangés la boîte à cahiers de liaisons (quand ils arrivent le matin, ils mettent le cahier dans cette boîte et j'y jette un oeil dès que j'ai le temps), le massicot à roulette qui peut être utilisé par les enfants, le cabinet de géométrie parce qu'impossible de trouver de la place ailleurs, la boite de mouchoir, la bannette à papiers de brouillons (photocopies ratées par les élèves essentiellement, je les incite à ne pas gaspiller) et le papier blanc.

     

    A côté, une petite table taille maternelle trouvée à la cave, avec deux toutes petites chaises d'un côté et un tapis de l'autre pour s'y mettre à genoux. Au dessus, une frise à toucher avec un alphabet rugueux. Entre le tapis et le meuble de vie pratique, quelques jeux de construction pour les GS. De l'autre côté, il y a mon étagère où je range toutes les activités de calcul et numération.

     

    Ma salle de classe

      

    L'entrée de la classe, avec une étagère (beaucoup trop peu fournie à mon goût actuellement) où je range mes activités de QLM, mes puzzles de géographie. A côté, il y a le meuble avec les casiers individuels des enfants. Au dessus du meuble, une bannette avec les travaux à récupérer (peintures, perles à repasser, pâte à sel). A côté, des bannettes avec les fiches photo-copiables triées par ceintures. Et l'étagère grise correspond à mes papiers à moi vu que je n'ai pas de bureau.

     

    Ma salle de classe

     

    Ici, mon coin art. A la toute droite de la photo, je stocke mes 6 tapis de 3 tailles différentes. Dans le meuble, toutes les activités d'arts, de bricolage, de travaux manuels, ainsi que les tabliers, livres d'art (livres sur les artistes ou manuels de bricolage, dessin, origamis). Le chevalet, que les élèves ont le droit d'utiliser en livre service à condition de le nettoyer ensuite. Une table de dessin, pour faire soit du dessin libre, soit travailler sur l'incitation artistique du moment. 

     

    Au fond, il y a une table de bricolage, avec du matériel de bricolage (agrafeuse, fil et aiguille, ciseaux, colle forte ect) et un petit meuble dans lequel je range du matériel de récup' (carton, plastique, tissus).

     

    Ma salle de classe

     

    Au premier plan, un îlot de 4 grandes tables et grandes chaises (remplaçables par des ballons si les enfants le souhaitent), et le coin cuisine avec un plan de travail utilisable, et un lavabo avec un marchepied pour que les élèves l'utilisent en autonomie. On ne le voit pas mais derrière le frigo, chacun des élèves a un verre marqué à son nom. Ils peuvent ainsi boire durant la journée, de l'eau ou bien une tisane l'après-midi. Ici, les enfants préparent le goûter, amènent la bassine de lessive pour nettoyer les chiffons d'ardoise, font refroidir leur tisane, pose les constructions à faire sécher ou les perles que je dois repasser... Les enfants qui mangent des yaourts pour le goûter ont accès au frigo. C'est une chance que j'ai et je saisis chacune de mes chances de rendre mes élèves le plus autonome possible dans leur milieu !

     

    Ma salle de classe

     

    Ici le coin bibliothèque. Là, une seule règle : le silence ! (Seule exception : les enfants qui font la lecture à d'autres enfants). On peut s'y isoler pour travailler au calme, lire un livre, travailler sa ceinture de littérature. J'ai effectivement 2 meubles de bibliothèque car le premier était plein à craquer (je suis une accro des livres jeunesse, je n'y peux rien).

    Le petit meuble rouge au premier plan est le meuble de matériel. Le matériel étant commun (mis à part les stylos plumes), tout est stocké ici. Au dessus, les colles et les règles. Dans le premier tiroir, le petit matériel (crayons, stylos de couleur, cartouches d'encre, gommes, recharges d'agrafes, feutres Velleda, feutres Lumocolor... Dans le second tiroir, les craies plastiques. Dans le 3ème tiroir, les crayons de couleur. Dans le 4ème tiroir, les feutres fins. Et dans le tiroir du bas, les gros feutres de coloriage. Le meuble est sur roulettes pour libérer encore plus d'espace.

     

    Au fond, on aperçoit un ballon (les ballons n'ont pas vraiment de places attribuées dans la classe, les enfants qui souhaitent avoir un ballon retirent leur chaise et la remplacent par un ballon) sur une fleur de gymnastique. Il y a également une chaise-œuf, mon petit craquage. Le capot est transparent, donc les élèves peuvent s'installer pour y lire, ou pour travailler avec un support. 

     

    Ma salle de classe

     

    Au premier plan, la grande table. Une super affaire, cette grande table. Elle prend la place de 3 bureaux mais on peut y asseoir 8 enfants voir plus. La table est un gain d'espace par rapport aux bureaux, vous le saurez maintenant ! C'est l'espace convivial de la classe : on sait qu'on ne doit pas s'y installer pour se concentrer sur un test par exemple. Mais quand on a besoin d'aide, de compagnie, de soutien, ou simplement de d'échanges, on vient ici. Il y a des chaises autour mais encore une fois les enfants remplacent parfois les chaises par les ballons.

     

    Derrière, l'étagère avec les activités de lecture, langage et étude de la langue. Le fait que ce soit près de la bibliothèque est calculé, évidemment, car comme je vous l'ai dit, je suis une fan absolue des livres et pour moi, les livres et le langage sont absolument indissociables !

     

    On aperçoit derrière le tableau : il faut savoir qu'ils m'ont totalement vampirisé le tableau. Espace pour travailler l'orthographe, pour écrire un modèle de mot pour un copain, pour réclamer un test de ceintures ou pour me rappeler d'amener quelque chose, espace pour accrocher ses œuvres... C'est le tableau des enfants, ce n'est plus MON tableau !

     

    Ma salle de classe

     

    Ici, on voit mon espace de regroupement (on y fait la ronde, tout simplement). Cet espace est utilisé le reste de la journée par les tapis. L'espace de regroupement fait face au TBI. La chaise est ma chaise, je n'ai pas la force de m'asseoir par terre avec eux. A l'extrême droite de la photo, on voit mon meuble où je range le matériel de géométrie et mesures. A côté, une petite table avec une banquette (les tabourets peuvent être déplacés). A côté, un meuble où je range quelques activités sensorielles Montessori pour mes GS. Une table isolée (pour se concentrer ou se recentrer). La table sous le TBI me sert à poser le PC. Dans la case, je range le tapis des saisons pour fêter les anniversaires, et en dessous, je range les supports tablettes inclinés, le coussin-tablette, les plateaux, et les coussins d'équilibre.

     

    Dans les tiroirs, le reste des fiches photocopiables triées par ceintures. A côté, la petite table noire et déplaçable (parfois, on a envie d'avoir un bureau tout seul mais plus aucun bureau disponible, alors, on prend la petite table noire. En dessous, je stocke ma caisse à corriger à roulettes, que les enfants remplissent chaque midi pour que je corrige leur travail écrit.

     

    Ma salle de classe

     

    Et enfin parce que c'est important : le couloir. Avec les porte-manteaux (où ils accrochent leurs cartables), les bancs pour changer ses chaussures en chaussons et le petit sac nominatif pour ranger les chaussures/chaussons.

     

    Avez-vous trouvé des idées pour révolutionner la tanière de vos petits lapins ?

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  • Comment fonctionnent les ceintures de compétences ?

    Pour apprendre à être libre, je fonctionne uniquement en ateliers individuels (dirigés et autonomes) dans ma classe. Je n’ai donc pas d’emploi du temps car ce sont les élèves qui viennent m’approcher pour solliciter un atelier dirigé (individuel, donc), pendant que le reste de la classe est en ateliers autonomes (individuels) ou en coopération. Mon emploi du temps pourrait donc ressembler à cela :

    Comment fonctionnent les ceintures de compétences ?

    En plus de cela les élèves ont accès à des coins ateliers Montessori, un coin artistique, un coin découverte du monde... Les élèves ont également libre accès à la bibliothèque de classe et ont un cahier d’écriture adapté à leur tranche d’âge qu’ils utilisent en autonomie.

     

    Principe de fonctionnement des ceintures 

     

    J’ai réparti les apprentissages fondamentaux en douze ceintures qui correspondent à 12 domaines. Il y a 6 ceintures de français : lecture, littérature, écrivain (production d’écrit), écriture cursive, grammaire (et conjugaison), et orthographe (avec le vocabulaire). Il y a également 6 ceintures en mathématiques : numération, calcul, calcul mental (techniques de calcul mental + tables), logique (problèmes, organisation de données, ect), Géométrie, Mesures.

    Chacune de ces douze ceintures sont divisées en douze paliers correspondants chacun à une couleur et qui correspondent à une étape à apprendre. Ils ont du début de la GS jusqu’à la fin du CE1 pour gravir les différents paliers qui sont donc répartis sur 3 ans, la ceinture blanche correspondant généralement au niveau attendu en début de GS et la ceinture marron au niveau attendu en fin de CE1 (la ceinture noire étant souvent réservée aux élèves souhaitant aller plus loin). Ces douze paliers correspondent donc à ma programmation sur trois ans dans ce domaine, simplement remaniée pour être compréhensible par les parents et les enfants. Voici un exemple de programmation, ici dans la ceinture de calcul :

     

    Comment fonctionnent les ceintures de compétences ?

     

    Les ceintures sont pensées pour être progressives. Ainsi, l’élève devra valider la ceinture vert clair (à savoir manipuler des additions avec le matériel de numération) avant de passer à la ceinture vert foncé qui correspond à l’addition posée. Les parents ont un repère de progressivité simple car cette page de progression est affichée dans le cahier de ceinture et permet de comprendre ce qui va venir.

    Les ceintures sont pensées pour utiliser les compétences acquises dans les ceintures précédentes, d’où l’utilité de respecter l’ordre.

     

    Séquences d'apprentissage grâce aux ceintures

     

    Chacune des couleurs de ceintures correspondent à une séquence d’apprentissage. Je vous mets comme exemple la ceinture vert foncé de logique, qui correspond donc à la séquence « apprendre à résoudre un problème du champ additif simple ». La séquence, toujours dans le but d’être explicite pour les élèves et pour leurs parents, est donc présentée sous une forme simplifiée, à savoir un plan de travail à images collé dans leur cahier de ceintures, où les élèves cochent les activités effectuées pour savoir où ils en sont.

     

    Comment fonctionnent les ceintures de compétences ?

     

    La séquence comprend donc :

    • Deux ateliers autonomes de rebrassage de notions vues précédemment qui permettent donc de réactiver des compétences déjà acquises mais nécessaire pour apprendre la nouvelle notion.
      Ici, il y a donc un atelier d’additions avec les perles et un atelier de soustractions avec les perles, que les élèves connaissent déjà mais qui est nécessaire pour effectuer les calculs qui permettent de résoudre les problèmes. Les élèves les effectuent seuls et sont en réussite sur ces ateliers.
       
    • Un palier de « freinage » : Du fait que les élèves avancent à des rythmes différents dans chaque domaine, il arrive parfois que l’écart important de niveau entre deux matières nuise à l’apprentissage d’une nouvelle compétence. Pour résoudre ce problème, j’impose parfois un « palier de freinage » qui correspond aux prérequis nécessaires pour apprendre la compétence.
      Par exemple, ici, pour résoudre des problèmes du champ additif, il parait nécessaire de maîtriser les petits calculs qui dépassent parfois la dizaine, donc les élèves doivent avoir au préalable validé la ceinture orange de calcul (qui correspond à cette compétence).

    • Deux ateliers dirigés symbolisés par le pictogramme de la maîtresse. Il s’agit d’ateliers dirigés dans lesquels je construis la compétence avec l’enfant. Elles passent souvent (mais pas toujours) par l’utilisation de matériel pédagogique de manipulation. Les enfants viennent me solliciter pour une séance en tête à tête durant laquelle je leur apprends la compétence de manière ludique en utilisant le matériel ou le jeu en question. Les séances sont courtes mais plus efficaces car mon attention n’est focalisée que sur l’enfant en question.
      Ici, pour apprendre à un enfant à résoudre des problèmes simples, il y a deux ateliers : un atelier nommé « Que s’est-il passé ? » où l’enfant dispose d’une situation de départ, d’une situation d’arrivée et où il doit déduire ce qu’il s’est passé pour passer de la situation A à B (la réponse est inscrite au dos sous la forme d’un +4 ou -3 par exemple). L’enseignante apprend à l’enfant à choisir son opération, notamment, en fonction du contexte. Le deuxième atelier se nomme « problèmes puzzles » et l’enseignant aide l’enfant à remettre en ordre les différentes parties d’un problème écrit (questions, calcul et phrase de réponse).
       
    • Les deux ateliers dirigés à refaire en autonomie pour asseoir la compétence. L’élève comprend cela car en dessous de la case « travail avec la maitresse » à cocher, il y a une case sans le pictogramme de la maitresse.
       
    • Des fiches écrites qui permettent d’automatiser les connaissances de l’enfant et le familiariser à l’écrit. Ces fiches reprennent et formalisent les compétences apprises lors de la séquence. Elles sont disponibles en libre-service dans la classe, l’élève n’a plus qu’à les photocopier, les couper et les stocker dans sa pochette avant de les faire au fur et à mesures. Elles sont plus ou moins nombreuses suivant l’âge de l’enfant et l’utilité de passer à l’écrit pour cette compétence. Elles servent également de trace pour les parents, et préparent l’enfant à passer le test.

     

    Les élèves ont donc une vision d’ensemble des objectifs à atteindre pour valider la ceinture. Les activités sont répétées en cas de besoin, les fiches peuvent parfois être également réduites pour certains élèves peu performants à l’écrit lorsque cela le freine dans son avancée. Un seul mot d'ordre : FLEXIBILITE. Le but est justement de s'adapter à chaque élève, par de s'enfermer dans un schéma pré-défini.

    Toutes les étapes d’une séquence d’apprentissage sont donc respectées, la différence étant simplement qu’on avance au rythme de l’élève et de sa motivation et que le travail est fait en individuel (ce qui est loin d’empêcher les interactions entre enfants, au contraire, puisque dans le travail en autonomie ils se mettent quasi systématiquement à plusieurs).

     

    Les tests de passage de ceintures

     

    Lorsque l’enfant a complété une séquence d’apprentissage et se sent à l’aise avec la compétence travaillée, il demande à passer un « test ». Ce test se présente sous la forme d’un exercice très simple résumant au maximum les compétences apprises.

     

    Le test est systématiquement ramené le lendemain pour vérifier que les connaissances sont bien « ancrées » et ne résultent pas d’un « bachotage ». Parfois, elles rebrassent également des compétences des ceintures passées lorsque celles-ci ne sont pas directement liées avec la ceinture actuelle pour vérifier que toutes les connaissances sont bien solides.

     

    Lorsque le test est réussi, la date est tamponnée sur la feuille de séquence, la classe félicite l’enfant en question, et l’enfant récupère la fiche de séquence correspondant à la couleur suivante. Son étiquette est changée sur le panneau de suivi des ceintures affichée dans la classe. Il est donc désormais en mesure d’aider un élève qui dans cette ceinture en est à une couleur inférieure à la sienne, ce qui valorise les élèves.

     

    Je vous mets des exemples de tests. Ici, deux tests pour une même ceinture, la ceinture de lecture, mais pas au même niveau.

     

    Comment fonctionnent les ceintures de compétences ?

    Comment fonctionnent les ceintures de compétences ?

     

    Vous remarquerez que le test est rapide et simple, il comporte peu d'écrit, surtout les premiers tests (ceux qui correspondent au niveau GS). C'est délibéré, le test doit être rapide et simple : sus aux affreux contrôles qui nous rendaient fous quand nous étions enfants !

     

    En conclusion

     

    Les ceintures sont pensées pour être claires et explicites pour tous (enfants, parents, enseignants, remplaçants, CPC et inspecteurs). Elles sont conçues pour être progressives et spiralaires (dans l'ensemble j'essaye de faire en sorte que chaque étape ait besoin des notions de l'étape précédente ; j'essaye également que chaque nouvelle étape ne soit qu'une petite marche). Elles sont un guide pour rendre l'enfant autonome et travailler seul ! L'enfant grâce à ce système peut facilement être en réussite puisque chacune des ceintures correspondent à son niveau réel actuel. C'est donc très valorisant pour les élèves... Sans parler du côté ludique de faire comme au judo ;).

     

    Alors, comprenez-vous mieux comment faire de vos élèves des petits lapins ?

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  • Bienvenue !

    Bonjour et bienvenue sur mon petit blog !

    Je ne suis pas très douée pour me présenter, alors j'ai décidé de me donner une petite interview. 

     

    Qui es-tu ?

    Je suis une (très) jeune enseignante, un peu (très) excentrique et (beaucoup) trop bourreau du travail. J'enseigne dans une toute petite école publique rurale, j'ai une classe à multi-niveaux de GS-CP-CE1. Je suis une "accro" aux pédagogies alternatives, et j'y crois vraiment. Personne n'aurait parié que ce soit possible de révolutionner sa pédagogie à ce point en école publique, je l'ai fait malgré tout et ça fonctionne. J'ai donc maintenant envie d'aider mes collègues désireux de faire de même à se lancer !

     

    Comment travailles-tu ?

    Je travaille uniquement en individuel. Dans ma classe, pas de leçons, pas de cours magistraux, pas de tables en rang d'oignon devant le tableau. Les enfants sont autonomes et évoluent activement dans la classe. Quand ils ont quelque chose de nouveau à apprendre, ils viennent me solliciter pour un genre de petit cours particulier. Le reste du temps, ils utilisent des ateliers de manipulation, travaillent seuls dans leurs cahiers ou s'occupent à des projets personnels. Je ne sers donc qu'à apprendre des nouvelles notions et à aider les élèves qui ont besoin de moi.

     

    Mais ça doit être un bordel monstre !!

    Pas du tout. C'est là le cœur de mon travail : proposer des outils qui cadrent, qui structurent ce joyeux bazar. Ce serait trop facile de jeter les gamins et de leur dire "faites ce que vous voulez", n'importe quel enseignant sait que ça serait rapidement intenable. Il faut leur donner des clés : être libre, ça s'apprend. L'autonomie, ça se travaille. Et je suis ici pour vous partager ces outils...

     

    Tu fais du Montessori quoi !

    Beh oui... Et non, à la fois. Je ne suis pas formée pédagogie Montessori. D'ailleurs je la connais surtout à travers les vidéos de Céline Alvarez. Je m'inspire d'elle, mais également de la pédagogie Freinet, la pédagogie institutionnelle, mais également les classes flexibles, les centres d'autonomie, les blogs des collègues... Il s'agit simplement de faire ma popotte de manière à rester dans le cadre de l'éducation nationale tout en proposant un cadre épanouissant à mes élèves.

     

    Concrètement, que va-t-on trouver sur ton blog ?

    Ce sera principalement un guide. Un témoignage pratique et documenté d'une école publique normale avec une enseignante normale qui fait ce qu'elle peut. Ce n'est pas un dogme, c'est un témoignage. Ce que je dis n'engage que moi et mon expérience, ce n'est pas la réponse ultime. Juste des pistes. Je proposerai peu de documents téléchargeables - pas parce que je n'en fais pas, mais parce peu de monde aura usage de mon travail en GS-CP-CE1. Il y en aura, mais pas seulement. Par contre, il y aura beaucoup de trames, de documents de travail. En clair, ce n'est pas un blog où télécharger vite fait une idée pour le lendemain, mais un guide pour enseignants qui ont la bougeotte !

     

    J'ai plein de questions...

    Je m'en doute bien ! C'est pour ça que je ferai une rubrique avec des articles dans lesquels je répondrai aux questions les plus fréquentes avec des exemples concrets, des photos, des vidéos... Vous pouvez m'envoyer vos questions via l'onglet "contact" en mettant comme objet "RUBRIQUE QUESTIONS". 

     

    Une dernière question malgré tout... Pourquoi ce pseudo ? "Ecole des lapins ?"

    C'est le temps de l'anecdote ! J'amène mon lapin dans ma classe (oui, mon fonctionnement est assez calme pour que j'y amène un lapin, c'est pour vous dire). Evidemment, je ne suis pas une tortionnaire d'animaux : dès que la porte est fermée et que tous les élèves sont rentrés, le lapin a le droit de se promener dans la classe. Sa cage est ouverte et reste ouverte, le lapin est autonome, il a sa litière, sa nourriture, la classe pour s'amuser, et il va où il veut. Et c'est là que je me suis rendue compte que mon lapin avait plus de droits dans la classe que mes propres élèves !

    En effet, alors que mes élèves de 5 ans étaient contrôlés dans beaucoup de leurs faits et gestes, mon animal lui avait le droit de se promener, de faire pipi, de faire une sieste quand il en avait envie, de courir quand il en avait envie... Et comme on le sait, un lapin heureux est un lapin sage et calme. Et là je me suis dit : "Il y a un problème : ce lapin est plus libre qu'un de mes élèves !". De cette constatation est partie mon envie de révolutionner ma classe, de rendre mes élèves aussi autonomes, libres et heureux que mon lapin.

    Ce lapin est donc devenu le symbole de mon changement. Et désormais, j'espère que de plus en plus d'enfants scolarisés dans les écoles publiques (ou privées d'ailleurs) pourront devenir des petits lapins.

     

    Bienvenue !

    Pour que nos élèves soient aussi libres et heureux en classe que ne l'est le lapin !

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